Février : les mauvais chiffres de la construction de logements

Comme pour les prix des biens immobiliers, dans le secteur de la construction, la tendance est à la baisse. Les mises en chantier et permis de construire accordés accusent un net repli selon les derniers chiffres publiés par le ministère du Logement.

Diminution du nombre de mises en chantier

Sur le dernier trimestre décembre-février, le ministère du Logement enregistre un recul de pratiquement 10% des mises en chantier de logements neufs, portant leur nombre à 79 283 unités. Les chiffres sont à peu près similaires pour les mises en chantier de logemetns ordinaires, avec une baisse de 9,7% également constaté sur la même période. Les résultats sont encore moins bons du côté des logements en résidence (maisons de retraites ou studios étudiants), avec un repli de 12,5% des mises en chantier, portant leur nombre à 5 008 unités.

Permis de construire accordés, la dégringolade

Les perspectives pour l’avenir ne semblent malheureusement pas plus optimistes. Le nombre de permis de construire accordés (et par conséquent, le nombre de futures mises en chantier) chute de manière plus affirmée encore. On note ainsi un recul de 22% du nombre de permis accordés pour des logements neufs sur le trimestre dernier (décembre-février) et de 24,1% pour les logements ordinaire à la même période. Les logements en résidence tirent cette fois leur épingle du jeu avec un rebond exceptionnel de 32,5% (portant leur nombre à 5 916 unités). Néanmoins, le nombre de permis délivrés accuse une baisse cumulée de 17,9% sur un an.

Une situation vraiment mauvaise ?

Les indicateurs sont mauvais, mais pas dramatiques. Selon Olivier Eluère, économiste du Crédit Agricole, « les permis sont plutôt à relier aux stocks. Or, on a actuellement des stocks assez élevés, même si plus de la moitié de ces logements sont en vente mais restent en projet – seuls 40 % sont déjà construits ou en cours de construction -, il est donc logique que les nouveaux projets soient en recul assez marqué ». Autrement dit, il est normal que les demandes de permis n’augmentent pas tant que les logements construits ne sont pas vendus. Des ventes qui peinent à se concrétiser, dans un contexte de marasme économique où les prix des biens immobiliers demeurent largement surévalués alors que le pouvoir d’achat des ménages ne s’améliore pas…