Le marché des assurances-emprunteur anti-concurrentiel

Il semble que la loi Lagarde n’ait rien changé. Trois ans après la promulgation de la loi ouvrant la concurrence sur le marché des assurances-emprunteur, UFC-Que-Choisir déplore l’omniprésence de trois offreurs historiques. Et de leurs pratiques malhonnêtes pour conserver leur position dominante.

Qu’est-ce que l’assurance-emprunteur ?

L’assurance-emprunteur est une assurance obligatoire, jointe à la souscription de tout prêt immobilier. Traditionnellement, le crédit immobilier et son assurance étaient vendus en un pack unique. La loi Lagarde, entrée en vigueur il y a de cela trois ans, avait pour objet de découpler les deux produits financiers. L’objectif ? Permettre aux emprunteurs de choisir librement leur assurance-emprunteur en faisant jouer la concurrence.

L’échec de la loi Lagarde

Trois ans après, l’enquête d’UFC Que Choisir révèle une situation inchangée sur le marché des assurances-emprunteur. L’association déplore dans son rapport la main mise de trois acteurs majeurs sur ce marché : Crédit Agricole Assurance, BNP Paribas Cardif et Assurances du Crédit Mutuel. En effet, à eux seuls, les trois ténors de l’assurance s’octroient plus de 50% des parts du marché des assurances-emprunteur. La loi aurait dû permettre l’arrivée de nouveaux entrants sur le marché mais comme on le voit, dans la pratique, rien n’a changé.

Les pratiques malhonnêtes des organismes de crédit

Plus grave encore, d’après Les Echos les emprunteurs ayant changé leur assurance-emprunteur aurait dans la majorité des cas subi un véritable « chantage tarifaire ». Selon un appel à témoin lancé en juillet par UFC Que Choisir, 73% des répondants estiment en effet avoir été manipulés par les banques. Celles-ci, au mépris des lois et clauses incluses dans les contrats de prêt immobilier, auraient pénalisé les clients souscrivant à une assurance-emprunteur différente de celle proposée dans le pack de leur prêt immobilier. Ce qui s’est traduit généralement par des taux d’intérêts désavantageux, des frais additionnels… Au vu de ces pratiques déloyales, l’expression « chantage tarifaire » rien d’exagéré.

UFC Que Choisir espère cependant que le projet de loi consommation, bientôt discuté au Parlement, trouvera de nouvelles mesures pour remédier à cette situation.

Source : Les Echos d’après AFP, selon une étude de UFC-Que Choisir